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Viande et maladies cardiovasculaires
Dans ce chapitre important, il sera beaucoup question des États-Unis, qui détiennent le triste record mondial du taux de décès dus à une maladie cardiaque.
Ce pays a en effet propagé ses erreurs alimentaires sur toute la planète et c'est un juste retour des choses que ce soient précisément des chercheurs américains qui trouvent la solution de ce grave problème.
En effet, d'après le Datablog du Guardian, les maladies cardiovasculaires ont constitué au cours du 20ème siècle la première cause de mortalité au monde avec 1,25 milliards de décès, soit autant que le cancer, les accidents, les meurtres, les guerres, les famines et les catastrophes naturelles réunies.
Dans son rapport publié en 2003
l'Association Américaine de Diététique et des Diététiciens du Canada note chez les hommes végétariens un taux de mortalité inférieur de 31% à celui des non végétariens.
La différence étant moins accentuée chez les femmes, qui ont globalement une meilleure hygiène alimentaire que les hommes.
En effet, il est reconnu que les végétariens consomment moins de graisses saturées et ont un taux de cholestérol sanguin global plus faible.
Cependant, le rapport conclut qu' « aucune certitude n'est établie concernant les effets directs de l'adoption d'une alimentation végétarienne sur les facteurs de risque des maladies cardiaques ou de mortalité ».
En somme, la différence de résultat entre les deux populations pourrait être attribuée à la meilleure hygiène de vie des végétariens (peu d'alcool, de cigarette, moins de sédentarité).
Ce n'est pas l'avis de Colin Campbell, qui, dans son livre publié en 2006 aux États-Unis, témoigne au contraire d'une corrélation entre adoption d'un régime végétarien et amélioration de la santé cardiaque.
En effet, son Étude Chinoise lui a permis d'établir un lien étroit entre le taux de cholestérol et, non seulement les maladies cardiaques, mais aussi certaines formes de cancer.
L’Étude Chinoise a permis de démontrer que « la consommation de protéines animales par les hommes était associée à une augmentation du mauvais cholestérol (LDL),
alors que la consommation de protéines végétales était associée à une baisse de ce même cholestérol ».
Là, Colin Campbell avait mis le doigt sur un point sensible.
En effet, jusque là, on attribuait la hausse du taux de cholestérol aux lipides, à la quantité d'acides gras saturés absorbés, en somme les mauvaises graisses.
Remettre en cause ce dogme, c'est comme contester la théorie de l'évolution de Darwin. L'ordre établi montre les crocs.
Colin Campbell note que, « au cours des cinquante dernières années, on a voué un culte aux substances chimiques et à la technologie, mais non à la nutrition ni à la prévention ». Il porte un regard très critique sur la chirurgie cardiaque réparatrice :
« La chirurgie de pontage et l'angioplastie ne résolvent pas les maladies cardiaques, ni ne préviennent les infarctus.
Elles ne prolongent la vie de personne, si ce n'est celle des patients les plus gravement atteints ».
Colin Campbell évoque aussi une étude entreprise en 1985 par le docteur Caldwell B. Esselstyn Jr, cardiologue de Cleveland, dans le but de réduire le taux de cholestérol total de ses patients à moins de 1,5 g/l. Chez les 18 patients qui ont poursuivi leur régime végétarien, le taux moyen de cholestérol a chuté de 2,46 g/l à 1,32 g/l.
Et le nombre d'accidents cardiovasculaires chez ces patients est passé de 49 avant le régime à zéro ensuite.
Mais le plus spectaculaire, à mon sens, est la photo d'une angiographie des artères coronaires avant et après l'adoption d'un régime végétarien, qui figure page 159 du livre de C. Campbell (édition Ariane).
Avant, le rétrécissement de l'artère sclérosée est nettement visible. Après, l'artère coronaire a retrouvé un aspect normal. Stupéfiant !
À propos de l'étude du docteur Dean Ornish, autre spécialiste de la nutrition,
Colin Campbell constate que le même type de régime végétarien a permis de soulager les douleurs dans la poitrine, mais aussi d'éliminer les accidents cardiovasculaires en traitant la cause de la maladie.
Vous pensez bien que ces découvertes révolutionnaires ne sont pas au goût de tout le monde.
L'association américaine du cœur et le programme national d'éducation sur le cholestérol, censés défendre la santé des malades américains, semblent encore trop complaisants vis-à- vis des intérêts financiers gigantesques générés par les traitements de ces maladies.
En France, la Fédération française de cardiologie (FFC) se contente de recommander une diminution de la consommation de viande après un infarctus.
Tandis qu'aux États-Unis, les deux organismes mentionnés plus haut considèrent que 2g/l de cholestérol est un taux « souhaitable », alors que 35% des accidents cardiovasculaires se produisent avec un taux de cholestérol situé entre 1,5 et 2 g/l (d'après Colin Campbell).
Du reste, en Chine rurale, où l'on rencontrait très peu d'accidents cardiaques au moment de l'enquête, le taux de cholestérol le plus élevé relevé parmi la population, correspondait au plus bas aux États-Unis.
Colin Campbell précise que le régime alimentaire destiné à traiter les maladies cardiaques doit être riche en fibres et comporter idéalement seulement 10% de la ration alimentaire sous forme de lipides, contre 35 à 40% pour la moyenne des américains aujourd'hui.
C'est la condition nécessaire pour obtenir la réversibilité des symptômes.
Spécialiste en matière de nutrition auprès de la Vegan Society britannique, Stephen Walsh cite également l'étude de Alberto Ascherio, réalisée aux États-Unis et publiée dans le British Medical Journal en 1996.
D'après celle-ci, chaque augmentation de 5% des graisses saturées absorbées augmente le risque de décès par maladie coronarienne de 61%, tandis que l'absorption de fibres (présentes dans les fruits, légumes et céréales complètes) réduit ce risque de 30%.
Les acides gras trans (graisses hydrogénées) sont encore plus nocifs, puisque leur augmentation de 2% dans le régime alimentaire entraîne une hausse de 71% du risque de décès par maladie cardiaque.
Cependant, une consommation calorique additionnelle de seulement 1% sous forme d'acide alpha-linolénique (Ω3) contenu dans les graines de lin, de chanvre et dans les noix, permet de réduire ce risque de 40%.
Publiée en janvier 2013 dans l'American Journal of Clinical Nutrition, une étude britannique de grande ampleur a encore confirmé la nocivité des aliments carnés pour le système cardiovasculaire.
Cette étude portait sur 45 000 volontaires - dont 34% de végétariens - suivis durant 12 ans. Elle a établi que les végétariens ont 32% de risques en moins que les omnivores d'être victimes d'un infarctus ou d'un accident cardiovasculaire.
Le Dr Francesca Crowe, de l'unité d'épidémiologie du cancer à l'Université d'Oxford, qui dirigeait cette étude explique :
« Ce risque moindre est dû au fait que les personnes végétariennes ont moins de problème de cholestérol et ont une tension artérielle moins élevée que celles qui consomment viande et poisson ».
D'où l'importance d'une alimentation équilibrée.
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